La sécurité maritime entre conflit ukrainien et après-Covid

Posted by admin

Dans son rapport annuel sur la sécurité maritime, l’assureur Allianz s’inquiète des conséquences de la guerre en Ukraine et des effets de la crise sanitaire sur la filière. Pour autant, l’industrie maritime a de nouveau fait preuve de résilience l’an dernier.

L’assureur maritime Allianz vient de publier son rapport annuel sur la sécurité maritime. Son constat : le secteur a bien résisté aux difficultés rencontrées mais des incertitudes planent sur les répercussions de la guerre en Ukraine, la multiplication des incidents coûteux sur les grands navires, la pénurie d’équipages et la saturation des ports. Sur l’année 2021, l’assureur recense 54pertes totales de navires déclarées dans le monde, contre 65 l’année précédente.

Transport maritime : Les pertes de navires chutent

« Les pertes totales atteignent des niveaux historiquement bas, avec des chiffres de 50à 75par an sur les quatre dernières années, contre plus de 200par an dans les années 90″, constate le capitaine Rahul Khanna, directeur mondial du conseil en risques maritimes chez Allianz Global Corporate & Specialty, et dans un contexte d’explosion de la flotte mondiale, avec actuellement 130000navires, contre 80000il y a 30ans.

Parmi les zones les plus touchées par ces pertes : la Chine méridionale, l’Asie du Sud-Est, l’Indonésie et les Philippines, où s’est produit un sinistre sur cinq en 2021. « Dans le monde, les cargos représentent la moitié des navires perdus l’année dernière et 40% sur la décennie. La perte par le fond constitue la première cause de perte totale en 2021, avec une part de 60% », détaille le rapport.

Un conflit ukrainien à haut risques

Pour 2022, de nombreuses inquiétudes se font ressentir sur les conséquences de la guerre en Ukraine. D’une part au niveau socio-économique« À la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le secteur maritime a été touché sur plusieurs fronts : pertes de vies humaines et de navires en mer Noire, perturbations des échanges, poids croissant des sanctions », observe le rapport. D’autre part, les répercussions se traduisent aussi au niveau social« Le personnel russe représente un peu plus de 10% du nombre de marins dans le monde, qui s’élève à 1,89million, et le personnel ukrainien, environ 4%. Ces professionnels pourraient rencontrer de multiples difficultés pour rentrer chez eux ou rejoindre leurs navires, à la fin de leurs contrats », craint l’assureur.

Le volet énergétique pourrait également être une autre conséquence du conflit ukrainien. « Une interdiction de grande ampleur des importations de pétrole russe pourrait accentuer la hausse des prix et la baisse de disponibilité du combustible de soute. Elle pourrait pousser les armateurs à utiliser des carburants alternatifs qui, s’ils sont de qualité inférieure, pourraient causer des bris de machines », redoute Allianz.

Une reprise économique à double tranchant

L’après-Covid soulève aussi plusieurs problématiques. Dans un contexte où la crise sanitaire a entraîné peu de sinistres directs, c’est plutôt sur du boom du transport maritime et de la congestion des ports que les effets semblent les plus marqués. D’un point de vue économique, « la reprise économique postérieure à la pandémie a relancé le transport maritime. Les taux d’affrètement et de fret enregistrent une croissance record », souligne le rapport.

Néanmoins, cette situation semble à double tranchant puisque « l’augmentation du transport de marchandises et la saturation de la capacité en porte-conteneurs poussent certains opérateurs à utiliser des vraquiers ou à envisager de convertir des pétroliers pour embarquer des conteneurs », souligne le rapport. Seul hic : ces navires ne sont pas forcément conçus pour ces usages.

Source : actu-transport-logistique.fr

Envoyez votre cotation de transport international ici